
À l’heure où l’efficacité des psychothérapies est au cœur des débats scientifiques et politiques, savoir repérer les études robustes devient essentiel pour les cliniciens, chercheurs et décideurs. Dans la masse des publications disponibles, quels critères permettent d’identifier celles qui apportent des preuves solides ? Voici trois repères fondamentaux :
1. Des mesures objectivables du changement
Une étude rigoureuse s’appuie sur des mesures comportementales observables, en lien direct avec les objectifs thérapeutiques (ex. : reprise des activités sociales, diminution des conduites d’évitement). Les impressions subjectives du·de la patient·e ou du·de la thérapeute, tout comme l’usage isolé d’échelles auto-rapportées, sont insuffisantes pour conclure à une efficacité.
2. Une comparaison avec une autre intervention active
Une évaluation sérieuse compare l’approche testée à une autre intervention psychologique reconnue, plutôt qu’à l’absence de traitement ou à une liste d’attente. Toute intervention, même non scientifique (ex. : astrologie), montre souvent un effet supérieur à « rien ». Comparer à « rien » revient donc à surévaluer artificiellement les résultats.
3. Un contrôle de la fidélité à la méthode thérapeutique
Il ne suffit pas que les praticiens déclarent utiliser une approche donnée : encore faut-il vérifier qu’ils l’ont effectivement appliquée selon ses principes définis. Cela implique l’existence de critères opérationnels précis, évalués par enregistrements et cotation indépendante, afin de garantir la validité de l’étude======;
Ces trois critères permettent un premier tri pour ne retenir que les recherches les plus pertinentes. D’autres dimensions peuvent encore affiner l’analyse… Ce sera l’objet d’une prochaine publication.
Et vous, quels critères utilisez-vous pour juger de la qualité d’une étude en psychothérapie ?
Illustration : L’Astronome de Johannes Vermeer, huile sur toile (1668)