
Dans un monde en mutation rapide, comme l’a montré le sociologue Hartmut Rosa avec sa théorie de l’accélération sociale, nous sommes constamment poussé·es à nous adapter. Cette pression mobilise deux dynamiques cognitives décrites par Jean Piaget :
Ces deux mouvements sont exigeants : ils demandent observation, temps, réflexion et énergie. D’où parfois la tentation de fuir ou de refuser la réalité plutôt que d’y faire face — on change de job, de ville ou de partenaire, au lieu d’engager un véritable travail d’ajustement intérieur.
Pourtant, s’adapter ne signifie pas devenir un caméléon. Il est essentiel de distinguer nos valeurs personnelles, souples et authentiques, des exigences dogmatiques, rigides et génératrices de souffrance, comme l’a montré Albert Ellis.
Le véritable enjeu du changement est de réévaluer nos valeurs à l’aune du présent, à travers trois questions :
Pour paraphraser Héraclite : « Nul ne se baigne deux fois dans le même fleuve. »
Ce n’est jamais le même fleuve. Ce n’est jamais la même personne. Le nier ne change rien. S’y ajuster est une opportunité d’épanouissement.
Illustration : Le Voyage de la vie de Thomas Cole, série de 4 huiles sur toile (1842)