
L’acceptation, au cœur des approches thérapeutiques contemporaines, se décline en cinq dimensions complémentaires, chacune soutenant une forme de transformation psychique. Ces axes d’acceptation, ancrés dans les approches humaniste, cognitive et contextuelle, construisent un chemin vers un apaisement durable :
1. L’acceptation par le thérapeute
Issue de l’approche centrée sur la personne (ACP) de Carl Rogers, elle constitue le socle de la relation thérapeutique. Pour autant, son action va bien au-delà. Par une présence empathique et une acceptation inconditionnelle, le ou la thérapeute offre la possibilité à la personne accompagnée de se sentir digne d’être aimé avec ses difficultés et ses imperfections. Cette attitude favorise le développement par la personne d’une acceptation inconditionnelle d’elle-même
2. L’acceptation de soi (idée de soi)
Selon la REBT d’Albert Ellis, cette dimension repose sur le rejet de toute évaluation globale de la « valeur » personnelle, y compris en termes d’estime de soi. S’accepter comme un être faillible, imparfait mais digne de respect est une base essentielle pour diminuer les perturbations émotionnelles liées à l’échec ou au rejet. Elle repose sur l’attribution d’une valeur inconditionnelle de la personne humaine.
3. L’acceptation de l’expérience de soi (pensées, émotions)
Développée dans l’ACT (Acceptance and Commitment Therapy), cette forme d’acceptation implique d’accueillir les pensées et émotions désagréables sans lutte, sans fusion ni évitement. Une ouverture à observer sans jugement ses expériences émotionnelles et cognitives, condition d’un engagement authentique envers ses valeurs.
4. L’acceptation des autres
L’acceptation inconditionnelle de soi rend possible une acceptation équivalente des autres. Ce glissement, décrit par Rogers et approfondi par Ellis, permet de substituer l’exigence (qu’ils soient justes, rationnels ou parfaits) par une tolérance active face à l’imperfection humaine.
5. L’acceptation du monde/de la vie
Accepter l’imperfection structurelle du monde – ses injustices, ses limites, ses douleurs – ne signifie pas résignation, mais capacité à agir efficacement sur ce qui dépend de soi, dans une lucidité stoïcienne (Épictète, Ellis).
Vers une pratique intégrative
Chaque dimension de l’acceptation ne se suffit pas à elle seule. Ensemble, elles tracent un parcours psychothérapeutique où reconnaissance de la réalité, responsabilité individuelle et engagement vers des valeurs choisies se rejoignent dans un processus de croissance et d’épanouissement personnel.