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Photographie de la série « Le Voyage de la vie » composée de 4 peintures à l'huile sur toile de Thomas Cole datant de 1840 puis reproduites en 1842 avec des modifications mineures. Chaque peinture représente une allégorie des 4 étapes de la vie humaine : « Enfance », « Jeunesse », « Virilité » et « Vieillesse ». Un voyageur guidé par un ange se déplace en barque sur une rivière à travers des paysages changeants de la nature sauvage américaine du milieu du 19ème siècle : « Enfance » dans une nature verdoyante et lumineuse ; « Jeunesse » sous un ciel clair avec un palais lointain ; « Virilité » au milieu de rapides et d’orages, et « Vieillesse » sur des eaux sombres s’ouvrant vers une lumière céleste.

Dans un monde en mutation rapide, comme l’a montré le sociologue Hartmut Rosa avec sa théorie de l’accélération sociale, nous sommes constamment poussé·es à nous adapter. Cette pression mobilise deux dynamiques cognitives décrites par Jean Piaget :

ASSIMILATION : intégrer le nouveau sans modifier nos schémas mentaux
ACCOMODATION : transformer ces schémas pour s’ajuster à une réalité mouvante.

Ces deux mouvements sont exigeants : ils demandent observation, temps, réflexion et énergie. D’où parfois la tentation de fuir ou de refuser la réalité plutôt que d’y faire face — on change de job, de ville ou de partenaire, au lieu d’engager un véritable travail d’ajustement intérieur.

Pourtant, s’adapter ne signifie pas devenir un caméléon. Il est essentiel de distinguer nos valeurs personnelles, souples et authentiques, des exigences dogmatiques, rigides et génératrices de souffrance, comme l’a montré Albert Ellis.

Le véritable enjeu du changement est de réévaluer nos valeurs à l’aune du présent, à travers trois questions :

1. Ce qui était fondamental hier l’est-il encore aujourd’hui ?
2. Nos valeurs sont-elles encore des guides ou sont-elles devenues des diktats ?
3. Comment transformer la confrontation au changement en levier d’évolution intérieure ?

Pour paraphraser Héraclite : « Nul ne se baigne deux fois dans le même fleuve. »

Ce n’est jamais le même fleuve. Ce n’est jamais la même personne. Le nier ne change rien. S’y ajuster est une opportunité d’épanouissement.

Illustration : Le Voyage de la vie de Thomas Cole, série de 4 huiles sur toile (1842)

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